Les absurdités des travaux coûteux, rue Berlioz !
Le chantier aux abords du centre commercial (rue Berlioz, places Berlioz et Püttlingen) vient de débuter discrètement le 23 août. Selon l’arrêté municipal signé le 14 août, il se déroulera jusqu’à fin décembre.
Selon l’arrêté municipal signé le 14 août, il se déroulera jusqu’à fin décembre.Avec le démarrage rapide du chantier, certains semblent découvrir aujourd’hui les absurdités de cette première phase de travaux, alors qu’aucune vision sérieuse n’apparaît sur la nécessaire restructuration de tous les bâtiments du centre commercial et qu’aucune perspective de redynamisation de la galerie marchande ne se dessine. Avec ce flou, qu’est-ce qui peut bien justifier qu’on s’obstine à vouloir d’abord nous imposer le « redressement » de la rue Berlioz pour rejoindre l’allée Massenet ? Au-delà des risques d’augmentation de la circulation automobile sur ce tronçon, nous savions dès le départ que la modification du tracé de la rue obligerait à supprimer l’aire de jeux et à abattre une quinzaine d’arbres, dont seulement trois, nous dit-on, sont malades ! Pourtant depuis un an, avec mes collègues nous avons alerté et réfuté les arguments avancés dans l’élaboration du projet Action Cœur de Ville. Je reprends donc la chronologie de ce dossier.
Lors du Conseil municipal du 28 juin 2018, notre groupe a été le seul à voter contre l’approbation de la convention cadre qui prévoyait très explicitement le lancement cette opération dit « mature » sur les abords du centre commercial. Notre opposition provenait d’abord de notre incompréhension sur le fait de commencer l’opération de revitalisation du centre commercial Grand Bois et de réhabilitation du quartier du Bois des Roches par des travaux d’aménagement et de voirie aux abords. Il y a une quinzaine d’année on nous avait expliqué qu’il fallait commencer par implanter un Mc Do, rue de Ste Geneviève, pour relancer le centre commercial. 15 ans après, le Mc Do se porte assez bien, mais le contribuable St Michellois a dû verser près de 3 millions d’euros de charges à la copropriété qui gère ce centre commercial déserté et très mal entretenu. Lors de ce Conseil municipal nous avions par ailleurs rappelé au maire quatre aspects pour mener à bien ce dossier, tant il est effectivement urgent de ne pas laisser la situation se dégrader davantage :
1/ sortir du contentieux juridique qui mine depuis 1999 la copropriété qui gère ce centre commercial.
2/ régler l'imbroglio sur la domanialité des différents espaces.
3/ associer les habitants à la définition des aménagements.
4/ préciser les financements publics et privés nécessaires.
Malheureusement aucun de ces aspects, qui nécessitent rigueur, réflexion et vision, n’a été réellement pris en compte par la municipalité. Le maire ayant comme principal horizon les élections municipales de mars 2020, sa préoccupation essentielle est de montrer que les choses bougent, quitte à agir dans la précipitation même s’il faudra des modifications coûteuses par la suite.
Je reprends les 4 points :
- Les contentieux juridiques ne sont pas purgés. La municipalité a pourtant procédé à une expertise foncière et juridique en 2015 (31 252, 50 € HT). Nous avons demandé à être destinataire des conclusions. Ceci nous a été refusé au motif qu’il y des éléments financiers à caractère confidentiel. Bref tout continue comme avant. La copropriété reste dans une situation très déficitaire. La ville a dû verser 371 731,85 € de charges en 2018.
- Les questions de domanialité restent opaques. Lors du Conseil municipal du 28 septembre 2017, une convention a été signée avec le bailleur Coopération et famille (aujourd’hui « 1001 vies Habitat ») pour participer à hauteur de 5 000 € à une étude juridique que devait lancer la ville sur la domanialité au sein du quartier du Bois des Roches. A ce jour, nous n’avons eu connaissance ni du cahier des charges, ni du bureau d’étude retenu, ni des éventuelles conclusions. A notre connaissance sur l’emprise du chantier au moins deux questions posent problèmes. Au Conseil municipal du 27 juin 2019, notre groupe a voté contre le projet de convention de mise à disposition de la place Püttlingen du syndicat des copropriétaires du Bois des Roches à la commune. Ce syndicat est en effet propriétaire de la place. La convention prévoit que « la commune a en charge les travaux de rénovation de la place et son entretien pourra être transféré à la communauté d’agglomération Cœur d’Essonne ». Mais « la commune ne pourra à l'expiration des travaux revendiquer ni la propriété... ni un quelconque droit à indemnité d'éviction... et qu'elle ne sera en aucun cas créancière du syndicat des copropriétaires ». Nous considérons au contraire qu'à travers l'argent public mobilisé pour les travaux, puis pour l'entretien de cette place dont l'usage est de fait public, celle-ci devrait être rétrocédée à la commune. De même, nous nous interrogeons sur l’emprise de la place Berlioz, dont une partie semble appartenir à M. Deromédi (Derim), également propriétaire des immeubles 1 et 3 place Berlioz, 2 et 4 allée Marcel Carné et 2 et 4 allée Massenet. Là encore, plane l’incertitude d’une démolition à court terme de cette barre d’immeuble, si un réaménagement de la place Marcel Carné voit le jour…
- La concertation n’a jamais été menée. Avec ma collègue Corinne Bediou, j’ai participé aux trois réunions publiques qui ont abordées ce dossier : conseil de quartier le 13 mars 2019 et deux réunions spécifiques les 11 mai et 15 juin derniers. Une nouvelle fois la municipalité n’a tenu aucun compte des divers avis exprimés par les riverains et habitants présents. Elle parle de concertation, alors qu’à chaque réunion tout est déjà bouclé. En plus, elle agit sournoisement pour éviter toute contestation. Le chantier débute sans aucune information sur le site ou la page facebook de la ville qui sont bien plus réactifs habituellement. Au moment où j’écris ces lignes, aucun panneau visible ne signale en amont du secteur les restrictions de circulation et de stationnement. Les riverains viennent de trouver, à leur retour de vacances, dans leur boite à lettres un petit flyer les invitant à une réunion publique de présentation du chantier… le 14 septembre prochain. Celui-ci sera déjà bien avancé !
- Interrogations sur le coût et le financement de l’opération. Le coût estimatif des travaux a connu une évolution importante ces derniers mois. Évalué à 1 428 272 € HT en juin 2018, le montant des travaux est passé à 1 796 000 € HT (Conseil municipal du 20/12/2018). Le montant des études étant estimées à
329 470 € HT, on atteignait alors un total de 2 125 470 € HT soit 2 550 564 TTC. Une somme sans doute insuffisante, car le 7 février 2019, le maire faisait voter au Conseil municipal une autorisation de programme à hauteur de 2 700 000 € (2,2 M€ sur le budget 2019 de la ville et 0,5M€ sur celui de 2020). Encore une fois, seul notre groupe a voté contre. A ce jour, nous ne connaissons pas le montant exact, le maire nous nous ayant pas transmis le compte-rendu de la commission d’appel d’offres qui s’est réunie cet été pour retenir les entreprises intervenant sur le chantier. Au niveau des coûts nous savons seulement qu’un marché de prestation de levée topographique a été conclus fin 2018 pour 46 775,82 € TTC.
Comme ces travaux sont justifiés par l’impact positif qu’ils devraient avoir sur le centre commercial, il était légitime de penser que la copropriété du centre, et notamment Géant Casino, allait participer au financement. Eh bien non. Pour valoriser une activité commerciale privée, c’est uniquement l’argent public (nos impôts !) qui va être mis à contribution. En visite à Saint-Michel le 23 juillet, le préfet de l’Essonne a annoncé une participation de l’État de 700 000 €. Malgré notre demande, le maire ne nous a toujours transmis le contenu de la convention précisant les conditions de ce financement. Du côté du Conseil départemental, le maire n’a toujours pas communiqué le montant de l’enveloppe allouée sur cette opération. Nous avons juste relevé que lors de sa séance du 1er juillet 2019, le conseil départemental a inscrit 2,5 M€ en investissement pour soutenir les projets des 5 villes essonniennes concernés par le programme « Action Cœur de Ville ».
A suivre…