POUR la réussite scolaire de tous les élèves. NON au "choc des savoirs" !
Les mobilisations engagées depuis le début de l’année 2024 à la fois sur la question des moyens, la question de salaires et d’opposition au "choc des savoirs", s’emplifient avec un mois de mai déterminant.
Aux grèves nationales des 1er février, 6 février, 8 mars, 19 mars et du 2 avril s’ajoute maintenant des dizaines d’actions locales, comme à Saint-Michel-sur-Orge, "collèges morts", "nuits des écoles et collèges" et bien entendu la lutte très longue des personnels en Seine-Saint-Denis (pour ne citer que cet exemple qui montre une détermination sur la durée). Ces luttes, c’est là aussi une caractéristique, sont unitaires d’un point de vue syndical et intègrent les fédérations et collectifs de parents d’élèves.
La situation est particulièrement grave, marquant une rupture fondamentale dans toute ambition éducative. La question des salaires des personnels de l’Éducation nationale fait depuis longtemps l’objet de mobilisations, car ils demeurent bien en deçà de la moyenne de l’OCDE. La question des moyens est elle-aussi ancienne, avec du sous-investissement massif dans les quartiers populaires. Cette question s’est cristallisée en mars avec les annonces d’économies par le gouvernement, induisant des rabots brutaux immédiatement annulés…
La question du "choc des savoirs" est le volet Éducation de la Révolution réactionnaire voulue par Emmanuel Macron dès 2017, avec Jean-Michel Blanquer comme idéologue en chef. La mise en place de groupes de niveaux en français et en mathématiques au collège est une véritable usine à gaz induisant une dégradation importante des conditions de travail des personnels. Il s’agit d’une mesure néfaste pour les élèves les plus fragiles imposant des mesures de tri dès le CM2. Cette annonce n’est, en réalité, qu’une parmi d’autres dans cette galaxie rétrograde, avec un discours paternaliste, autoritaire et un mépris de classe explicite. Jean-Michel Blanquer a été le recteur qui, sur l’académie de Créteil, a lancé des internats dit d’excellence ou encore la fameuse "cagnotte" pour des "élèves décrocheurs" (déjà!) afin de les inciter à plus d’assiduité. Payer les jeunes pour qu’ils ne sèchent pas les cours ? L’expérience a été un échec total. Déjà, lorsqu’il quitte son poste en 2009 de recteur de l’académie de Créteil, les organisations syndicales démontrent que sa politique réactionnaire et ultra-libérale est un marchepied pour l’extrême-droite.
Aujourd’hui, en 2024, le "choc des savoirs", dans cette logique, induit de nouveaux programmes dont l’élitisme est à peine masqué. La labellisation des manuels scolaires est l’outil d’un autoritarisme comme vision de toute pédagogie, avec la généralisation à tous les cycles des évaluations nationales pour restreindre la liberté pédagogique. Le Diplôme National du Brevet (DNB) aura un rôle de couperet et les "prépa secondes" organiseront ce tri social.
Il ne faut pas non plus oublier la réforme de la voie professionnelle des lycées, dernière pierre de la libéralisation du marché du travail (puisque la notion de qualification est remise en cause). Afin de marquer encore plus de retour en arrière vers une école du tri social, le retour du redoublement, dont toutes les études montrent l’inefficacité, est un message à la frange la plus à droite de la population. Les études scientifiques sont d’ailleurs utilisées à géométrie variable : ignorées la plupart du temps (sur les "uniformes" par exemple), tandis que certaines (pas toutes évidemment, car ce serait avoir une démarche scientifique réelle…) permettent de justifier l’imposition de méthodes censées “marcher” à tous les, sans aucune étude préalable sur la translation dans notre société et notre système éducatif . Et afin d’imposer cela plus facilement, le gouvernement s’obstine a détricoter la formation initiale et continue des enseignants, en les dépossédant de leur expertise professionnelle.
Reste donc maintenant à réussir à contrer ces attaques. De nombreuses actions sont en cours pour faire monter la pression vers la journée nationale d’actions le samedi 25 mai, avec une manifestation nationale à Paris et des actions un peu partout en France, à l’appel des organisations syndicales CGT-Educ’action, Fnec-FP-FO, FSU, SGEN-CFDT et SE-UNSA et SUD-Education, des organisations lycéennes FIDL, MNL et USL et de l’organisation des parents d’élèves FCPE.
Ajoutons à cela la pétition nationale unitaire, signée par près de 80 000 personnes au moment de la rédaction de cet article. Je vous invite à la signer ICI
Nous allons aussi présenter lors du Conseil municipal du 23 mai une motion de soutien pour ces différentes revendications.