Face à l’horreur, prendre le chemin de la PAIX

Ce vendredi 13 octobre devait être un moment de mobilisation sociale contre l’austérité, pour l’augmentation des salaires et l’égalité femmes – hommes.

Mais quelques jours après l’attaque terroriste effrayante du Hamas et pendant la riposte sanglante du gouvernement israélien d’extrême droite, un enseignant vient d’être tué ce matin à Arras, dans des conditions et un contexte qui rappellent l’assassinat de Samuel Paty, il y a 3 ans, le 16 octobre 2020. Dominique Bernard est mort aujourd’hui d’avoir eu le courage de s’être interposé pour empêcher un jeune terroriste islamiste de 20 ans de commettre d’autres crimes. Il est mort surtout d’avoir été un professeur, ce qui est tout simplement insupportable. Les terroristes détestent l’école puisque c’est ici que s’enseigne tout ce qu’ils abhorrent : la tolérance, le vivre ensemble, l’esprit critique, l’art de penser librement, l’acceptation de la différence… Il faut donc plus que jamais chérir notre école républicaine puisque c’est toujours la meilleure arme contre l’obscurantisme et le fanatisme.

Comme toujours, ces actes ignobles doivent être fermement condamnés et la Nation doit faire bloc, notamment auprès des familles des victimes et des enseignants visés par l’obscurantisme. Mais il faut encore raison garder et éviter de se laisser entraîner dans des surenchères politiciennes, sécuritaires et racistes, totalement inappropriées par rapport à la gravité des faits et la complexité des enjeux géopolitiques.

Dans les flots des commentaires déversés instantanément sur les réseaux sociaux et les chaînes d’info en continu, les paroles et les analyses de qualité se font de plus en plus rares. Si le Président Macron a su trouver hier soir des mots assez équilibrés sur le situation au Moyen Orient, tout en demeurant encore en retrait sur la recherche d’une solution diplomatique pacifique, les analyses lucides des anciens ministres des affaires étrangères (de droite et de gauche) Dominique de Villepin et Hubert Védrine auraient mérité davantage d’écoute pour éviter des confusions primaires :

1/ On ne peut pas dénoncer la discrimination à l’égard des juifs et accepter qu’Israël la pratique à grande échelle à l’encontre des populations palestiniennes. En sens inverse, on ne peut pas, au nom des droits du peuple palestinien, cautionner des crimes commis sous cet étendard.

2/ La critique du sionisme est un point de vue politique qui dénie à l’État d’Israël la légitimité de s’opposer au droit des Palestiniens à vivre sur leur terre, même au nom du droit, tout aussi légitime des juifs, à vivre sur cette même terre. Donc l’antisionisme ne porte pas plus, en lui-même, d’antisémitisme que la critique d’un islamisme politique radical doit être confondu avec de l’islamophobie.

Aucune menace existentielle ne plane au-dessus des Israéliens. Par contre les habitants de Gaza n’ont «aucun autre endroit où aller». Dans cette enclave de 365 km², le territoire le plus densément peuplé au monde, plus de 2 millions d’habitants sont parqués entre la mer, les postes frontières israéliens verrouillés et le check-point vers l’Egypte bloqué et détruit. Depuis l’abjecte attaque terroriste du Hamas, les populations civiles de Gaza vivent sous les bombardement imposé par le gouvernement israélien. Les morts se comptent déjà par milliers dans chacun des deux camps

Chacun d’entre nous doit faire l’effort de mieux comprendre la situation, non pas pour justifier ou excuser je ne sais quoi, mais pour éviter les engrenages et le pire et pour tenter de rechercher une autre voie. A cet effet, je partage deux articles :

- le récit du journaliste Charles Enderlin, ancien correspondant à Jérusalem pour France 2, qui décrit comment le gouvernement israélien de Netanyahou a encouragé la montée du Hamas pour tordre le coup à la création d’un État palestinien.

- l’analyse de François Dubuisson, professeur de droit international à l’université de Bruxelles qui précise différentes notions juridiques sur les droits des peuples et des conflits armés.

Seule une solution diplomatique équilibrée peut mettre fin à la terreur et à la guerre qui ont meurtri cette région depuis 1948. Ce processus de paix doit reposer sur le respect du droit international et des résolutions votées par l’ONU à travers un État de Palestine viable et souverain au côté de l’État d’Israël.

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