Conseil Municipal du 25 mai 2023 (2e partie) : des motions rejetées !
Les deux groupes d’opposition ont souhaité soumettre à la discussion, puis au vote du Conseil municipal deux motions.
Pour une fois, le maire a accepté d’en débattre en fin de séance. Mais le débat s’est vite mué en opposition radicale et parfois méprisante à notre encontre.
La première motion visait à demander au Conseil municipal de soutenir le maintien des urgences, des maternités, des blocs opératoires des hôpitaux publics de Longjumeau et Orsay. Nous avons eu droit à la lecture, par M. de Boishue, d’un texte totalement "hors sol",. Sous prétexte que la situation actuelle de la santé publique est la conséquence de politiques menées par différents gouvernements depuis une vingtaine d’années, la droite locale ne voit pas l’intérêt de protester et considère qu’il s’agit d’un combat d’arrière-garde. Les 26 élu-e-s de droite ont voté contre et la motion a été rejetée.
Afin d’assurer la plus totale transparence, vous trouverez ci-dessous l’intégralité de la motion proposées.
Motion pour maintien des urgences, des maternités, des blocs opératoires des hôpitaux publics de Longjumeau et Orsay
Les hôpitaux de Longjumeau et d’Orsay sont menacés de fermeture en 2024 par le gouvernement et l’Agence Régionale de Santé. Pourtant, ils desservent un bassin de vie de 600 000 habitants (dont ceux de Saint-Michel sur Orge) qui ne pourront atteindre à temps l’inaccessible hôpital du plateau de Saclay, hôpital sous-dimensionné, en partie déjà privatisé, de 430 lits, alors que des centaines de lits ont déjà été fermés en moins de 15 ans sur Juvisy, Longjumeau et Orsay …
L’hôpital de Juvisy a été vendu 12 millions d’euros au groupe privé spéculatif KORIAN pour un EHPAD privé lucratif. L’immobilier spéculatif fait déjà pression pour récupérer les locaux de l’hôpital d’Orsay, bien placés en centre-ville…
La situation continue de se dégrader sur tout le département de l’Essonne :
➢ Les urgences sont débordées par l’afflux des patients,
➢ Les personnels et les usagers sont abandonnés, maltraités, leurs vies menacées. Pour de nombreux soignants, le transfert à Saclay est une dégradation de leurs conditions de travail.
➢ Le service d’urgence pédiatrique d’Orsay reste ouvert le jour mais est fermé le week-end et les jours fériés. L’hospitalisation pédiatrique a été transférée à Longjumeau, faute de personnel médical…
Le Conseil municipal de Saint-Michel sur Orge, réuni le 25 mai 2023, condamne ces choix politiques destructeurs du service public de santé et apporte son soutien aux usagers, aux soignants et aux citoyens pour la manifestation qui se tiendra le samedi 3 juin à 9h30, devant l’hôpital de Longjumeau.
La motion sera adressée
- Au ministre de la santé
- A la directrice générale de l’ARS
La seconde motion visait à dénoncer l'intolérable pression de l'extrême droite sur la vie locale et d’exprimer la solidarité du Conseil municipal avec le maire de Saint-Brévin qui a récemment démissionné. Le maire nous a accusés de vouloir faire de la récupération politique, a dénoncé les violences des extrêmes et s’est posée en victime face aux injures et harcèlement dont elle ferait l’objet. Le maire nous a alors proposé une autre motion très insipide et expurgée de toute condamnation des méthodes employées par l’extrême droite contre le droit d’asile et les étrangers. Une motion centrée également sur "la crise des vocations et les démissions en cascade d’élus". J’ai au contraire précisé que ce qui est arrivé au maire de Saint-Brévin n’est pas à mettre sur le compte de la désacralisation des élus, ni sur celui de la fameuse crise de la représentation. Les actes d’intimidation et de représailles (incendie de sa voiture et d’une partie de son domicile) suivi des menaces de mort à son encontre, sont le fait d’une idéologie et d’une pensée politique prônée par l’extrême droite. Ce qui s’est passé à Saint-Brévin, avec notamment des militants du parti Reconquête, sont des actes commis par des racistes pour terroriser un élu et une population. Placer cet acte dans le cadre d’une dégradation générale du rapport des Français à leurs élus est une réaction qui relativise le danger de l’extrême droite. Le maire de Saint-Brévin n’a pas été victime de la défiance envers les élus, il a été la victime de l’extrême droite et du racisme. Il faut aujourd’hui que tous les républicains se dressent contre cette peste brune qui provoque, insulte et casse un peu partout en s’en prenant aux étrangers. Et la faiblesse du soutien apporté par l’État et le gouvernement aux élus apparaît aujourd’hui comme un terrible précédent, dont la droite locale se rend complice. Mme Rigault a donc demandé à sa majorité de voter contre notre motion. Pour ne pas tomber dans le petit piège politicien qui nous était tendu, les deux groupes d’oppositions ont décidé de voter quand même la motion, à minima, proposée par le maire. Nous allons voir ce que la majorité municipale va en faire…
Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de la motion que nous avions déposée ;
Motion de solidarité à l’égard de Yannick Morez maire démissionnaire de Saint-Brévin-les-Pins
Le Conseil Municipal de Saint-Michel-sur-Orge, réuni le 25 mai 2023, tiens à apporter son soutien sans faille à M. Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins (44), suite à l’annonce de sa démission, poussée par les menaces et violences de l’extrême droite qui l’ont visé personnellement et victime d’un incendie criminel le 22 mars dernier, alors qu’il défendait l’ouverture d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA).
Yannick Morez a annoncé sa démission du conseil municipal en déclarant : «J'ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l'État et après une longue réflexion menée avec ma famille».
Élu-e-s du conseil municipal de Saint-Michel-sur-Orge, nous refusons de nous laisser dicter par l’extrême droite les orientations politiques que nous devons suivre. Nous œuvrons pour l’intérêt général qui comporte l’accueil et l’organisation de l’hospitalité dans notre pays pour toutes celles et tous ceux pour qui vivre dans leur pays est devenu un danger : c’est un devoir moral et une obligation légale.
Si nous comprenons les raisons légitimes et humaines de la décision du Maire de Saint-Brévin-les-Pins, nous déplorons qu’elle soit liée à un manque de soutien de l’État qu’il avait pourtant sollicité à plusieurs reprises. Après l’incendie criminel du 22 mars, le ministre de l’Intérieur n’a pas pris la peine de se déplacer, ni de prendre contact avec lui.
En tant qu’élu-e-s de la République, nous considérons intolérable que l’État et le gouvernement abandonnent des élu-e-s et porteur-se-s de projet confronté-e-s à de telles violences ! L’État doit sortir de sa posture ambivalente qui impose des projets d’une main et refuse de les défendre de l’autre.
L’acte criminel dont a été victime le Maire de Saint-Brévin-les-Pins fait suite également à la situation de la commune de Callac (22) où plusieurs élus locaux et le maire ont dû retirer leur projet d’accueillir des réfugiés dans leur commune après avoir été victimes d’intimidations et de menaces de mort de la part de groupuscules d’extrême droite.
Nous condamnons tous les actes de violence, de menace ou d’agression envers les élus.
Le Conseil municipal de Saint-Michel-sur-Orge demande à l’État de prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la protection indispensable de tous les élu-e-s qui agissent légalement pour permettre l’accueil sur notre territoire des réfugiés et des demandeurs d’asile, en application notamment de la Convention de Genève de 1951, ratifiée par 145 États.
La motion sera adressée
- Au conseil municipal de Saint-Brévin,
- Au préfet de Loire Atlantique
- Au ministre de l’Intérieur
- A la Première ministre
- Au Président de la République