Logements : des réhabilitations en trompe l’œil !
Après des années de carence et parfois d’abandon au niveau de l’entretien courant, les divers bailleurs privés et sociaux ont réalisé ou vont enfin engager des travaux de réhabilitation dans la plupart des immeubles sur notre ville.
Ce n’est pas du luxe, tant c’est devenu indispensable notamment pour le patrimoine appartenant à Essonne Habitat, 1001 vies Habitat. Toit et Joie, ou plus récemment celui acquis par Plurial-Novilia ou pour la plupart des copropriétés du Bois des Roches construites dans les années 60. Mais force est de constater que bien souvent, ces travaux sont effectués dans des conditions assez opaques, avec beaucoup de confusion entre ce qui relève du propriétaire et du locataire ou des injonctions de certains syndics. Et dans bien des cas les chantiers s’éternisent un peu, avec la réalisation différée (ou pas) des finitions. Si l’aspect extérieur est privilégié, avec notamment les obligations récentes d’isolation, les mises aux normes sont souvent limitées aux parties communes, alors que des appartements sont en très mauvais état.
Quant aux immeubles neufs construits récemment, la qualité est loin d’être au rendez-vous et plusieurs font l’objet de nombreuses malfaçons qui s’enlisent dans des contentieux interminables.
Les coûts des travaux de réhabilitation sont importants et les bailleurs sociaux et privés, comme certaines copropriétés, bénéficient, à travers les impôts de tous, du concours financier de l’État, de la région et du département, la commune intervenant le plus souvent sur des garanties d’emprunt. Pourtant, la situation de beaucoup de locataires reste difficile. Même si les hausses de loyer sont encadrées pour le secteur HLM, les travaux engendrent souvent l’augmentation supplémentaire autorisée jusqu’à 10%. Certains bailleurs peuvent même ajouter une « 3e ligne de quittance », fixe et non révisable pour une durée de 15 ans, appelée « contribution du locataire au partage des économies de charges issues des travaux d’économie d’énergie ». Comme les locataires doivent parfois attendre 2 ans le calcul des régularisations des charges et comme les prévisions d’augmentation importante du gaz et de l’électricité sont très aléatoires, le modeste bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement devient totalement inopérant.
Dans plusieurs résidences, locataires et copropriétaires sont déjà confrontés à des augmentation de charges conséquentes avant travaux de réhabilitation. Et comme ces travaux se basent souvent sur des devis très approximatifs, qui n’intègrent pas suffisamment l’inflation actuelle et à venir, la différence est importante lors de la signature des marchés à la suite des appels d’offres.
Notre groupe interpelle régulièrement Madame le maire sur tous ces aspects. Au-delà du discours bienveillant sur l’attention porté à tous ces travaux, la municipalité se satisfait d’observer l’embellissements (parfois relatif) des façades. Nous pensons qu’elle devrait également se mobiliser davantage aux côtés des locataires et des copropriétaires pour des logements décents, des loyers raisonnables et des charges équitables.