Ouvrir un autre chemin
Il y a un an, Arthur, jeune Saint-Michellois, décédait après avoir été passé à tabac lors d’une rixe à Sainte-Geneviève-des-Bois. Une marche blanche en sa mémoire était organisée ce samedi 16 juillet entre l’Hôtel de Ville et le stade Fayel.
Il était important pour moi d’y participer pour renouveler d’abord mon soutien et ma totale solidarité avec sa famille et ses ami-e-s. Un moment fort d’émotion pour dire NON à la violence et promouvoir le vivre ensemble.
C’est aussi l’occasion, à travers cette douloureuse commémoration, de porter un regard lucide sur la situation dans nos quartiers et de réaffirmer mon engagement contre ces violences imbéciles et récurrentes. Ce climat de tensions s’est accru ces dernières années et reste vivace, n’en déplaise à la municipalité. Dire et écrire ceci ne doit pas être résumé à la volonté de mettre en cause qui que ce soit (institutions, élu-e-s, parents ou jeunes). Nous avons tous une part de responsabilité à exercer. Mais si la situation n’évolue pas, c’est bien parce que les actions menées jusqu’à présent sont insuffisantes.
Le 30 septembre 2021, le maire faisait voter au Conseil municipal une motion demandant "aux représentants de l’Etat de participer aux consultations organisées sur la thématique de lutte contre les violences liées aux bandes et groupes informels, la refonte de la carte des quartiers Politique de la Ville, la reconnaissance des établissements scolaires qui en ont besoin en Réseau d'Éducation Prioritaire et l’obtention du label Cité Éducative".
Si le dernier point a été obtenu sur le papier, et reste à concrétiser en véritables actions tout le reste demeure au point mort, si ce n’est les déclarations d’intentions.
Pourtant un cadre existe à travers la circulaire du 16 juin 2021 sur le Plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences liées aux bandes et groupes informels (Lire ICI)
Peu de choses se concrétisent localement. Si deux postes de médiateurs en milieu scolaire ont bien été créés en septembre 2019 au sein des services municipaux, le poste d’agent de médiation et de prévention inter quartier et inter ville semble être vacant depuis plusieurs mois.
Notre proposition d’élargir jusqu’à 19h30 les horaires d’accueil des enfants aux activités périscolaires (au lieu de 18h30 est actuellement) est sans cesse rejeter, alors que le financement de cette mesure peut être assuré par l’Etat.
Le Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance, enfin créé à l’échelle de l’agglomération en février 2018 ne fonctionne pas, faute en particulier de chargé de mission pour l’animer. Nous voyons régulièrement passer des décisions du maire sollicitant des subventions auprès du fond interministériel de la prévention de la délinquance pour des actions financés à hauteur de 42 270 € en 2021 et 61 000 € en 2022, sans que le contenu soit présenté, alors que tout ceci pourrait être discuté. Des cellules de veille communales se réunissent de manière informelle, sans aucune traçabilité et évaluation.
En mai dernier le maire co-signait une tribune revendicative (lire ICI) réclamant en particulier "que l’Etat assume ses responsabilités régaliennes... et réhausse les effectifs des services publics". Des objectifs que notre groupe au Conseil municipal partage, mais qui sont en contradiction avec les pratiques locales de démantèlement du service public communal.