L'urgence et la raison du vote Mélenchon
La campagne électorale a-t-elle eu lieu ? À la veille du premier tour de l’élection présidentielle, la question peut se poser.
Entamée à l’automne alors que la crise sanitaire occupait encore les esprits, elle a été reléguée au second plan dès le début de la guerre en Ukraine.
Les révélations sur le recours massif et coûteux de prestations de conseil auprès de cabinets privés américains attestent d'un véritable scandale d’Etat, révélatrice d’un quinquennat désastreux. Lire ICI l’enquête menée par Mediapart sur le cabinet McKinsey qui a bénéficié depuis 2017 de contrats contestés, après avoir "conseillé" M. Macron dès son arrivée au ministère de l’économie. Pour contourner la fonction publique, le gouvernement s’est appuyé sur les "analyses" de plusieurs cabinets pour imposer des restrictions aux allocataires du RSA et des APL, réformer l’assurance chômage, réduire les crédits pour les hôpitaux… C’est sur cette même logique que le candidat Macron promet de repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans et de démanteler le service public de l’éducation nationale.
Au nom de la compétitivité, les nouveaux "managers" aux différentes strates de la fonction publique ne cessent d’affaiblir l’administration, de diminuer les effectifs, d’externaliser des missions… alors qu’il conviendrait au contraire de réguler davantage, de renforcer la transparence des décisions et d’adapter les outils publics au service exclusif du bien commun.
Autre fait marquant : l’absence du président sortant Emmanuel Macron. Son refus de la confrontation avec les autres candidats a contribué à l’atonie de la campagne. Cela a, aussi, conforter cette image d’un candidat abordant la campagne en surplomb, comme si tout était joué d’avance et a renforcé le sentiment d’un homme politique lointain, éloigné des préoccupations des Français.
Les enquêtes d’opinion distillées partout ont pris le pas sur le débat autour des programmes. Elles nourrissent l’idée que les votes sont quasi faits. Et les médias ont beaucoup banalisé Mme Le Pen, en la présentant comme une candidate respectable, en comparaison avec l’ignoble et dangereux Zemmour. Le candidat Macron n’évoque que "son" duel avec Mme Le Pen. Son mépris de classe, depuis 5 ans, aide l’extrême-droite à capter une partie de l'électorat populaire, pour lui permettre (espère-t-il) de gagner, à nouveau, par défaut. Ce faisant, il joue gravement avec le feu. Rien ne dit qu’un basculement dans le pire ne soit pas possible.
ATTENTION, le risque d’abstention est fort face à ce spectacle pitoyable. Et chacun doit bien avoir en tête que si on reproduit au 2e tour la même affiche qu’il y a 5 ans, Le Pen cette fois peut tout à fait l’emporter. Comme le dit ce matin, parmi beaucoup d’autres, Christiane Taubira, "l’accession de l’extrême droite au pouvoir est un risque auquel nous ne pouvons nous résoudre. Dès le 1er tour, il faut lui barrer la route".
Nous sommes à un tournant. Assez de palabres, chacun doit prendre ses responsabilités. L’urgence et la raison appelle donc à la mobilisation autour du programme l’Avenir en Commun et du candidat de l’Union Populaire, Jean-Luc Mélenchon, seul en mesure de nous débarrasser de l’extrême droite dès ce premier tour.
C’est pourquoi dimanche, sans hésitation je vote et je vous invite à voter Jean-Luc Mélenchon.