La COP 26 des promesses non tenues
La 26ème grand-messe pour le climat a démarré dimanche à Glasgow. Comme toujours, les chefs d’État vont promettre et jurer, la main sur le cœur et la larme à l’œil, qu’ils feront mieux demain. En fait, avec le plus grand cynisme, ils nous conduisent à la catastrophe.
En 2015, lors de la COP21 à Paris, ils avaient reconnu la nécessité de contenir le réchauffement pour viser 1,5° C. Mis à part la Gambie, aucun État n’a tenu ses engagements, la France pas plus que les autres. Cela fait près de 30 ans que les chefs d’État se réunissent dans l’objectif de lutter contre le réchauffement climatique et 30 ans que les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter. Même les promesses financières destinées à aider les pays du Sud à faire face au changement climatique n’ont pas été tenues, alors que des centaines de milliards de dollars sont engloutis dans la spéculation et les grandes fortunes.
Les commentateurs, sur tous les médias, appellent à "passer des paroles aux actes". On nous rappelle l’évidence d’une indispensable coopération internationale pour partager cette planète sur laquelle tous les humains vivent. Mais tout ceci n’est que paradoxe lorsqu’on constate, dernier exemple en date, que la France et la Grande-Bretagne sont en train de s’écharper sur des droits de pêche par démagogie nationaliste !
Au service des grands groupes financiers internationaux, tous les gouvernements placent les intérêts de leurs industriels, la course aux profits et la guerre commerciale au-dessus de tout. Ils les placent au-dessus des salaires, des droits, des conditions de vie et de la protection sociale des salariés. Et ils les font passer avant la préservation de la nature et les considérations climatiques.
En France, le Président Macron a repoussé la date d’interdiction du glyphosate. Il a autorisé Total à forer en Guyane cinq puits d’exploitation offshore. Comment peut-on encore faire confiance à Total ? On sait désormais que depuis 50 ans, Total, disposant d’études sur les conséquences des hydrocarbures pour le réchauffement climatique, les a dissimulées au public, afin de rester un roi du pétrole…
Parmi les autres renoncements, M. Macron a refusé d’inscrire dans la loi Climat la taxation des véhicules les plus lourds et a rechigné à supprimer les liaisons aériennes pouvant être effectuées en train. Les députés macronistes nous ont expliqué que « cela revient à nier la liberté des entreprises d’investir où elles le souhaitent ». Autrement dit, il faudrait accepter les décisions prises dans le secret des conseils d’administration des grands groupes capitalistes qui sont les principaux pollueurs, quand bien même elles sont nuisibles pour les hommes et la planète !
Tant que les intérêts des grands groupes industriels et financiers s’imposeront, c’est sur la population que pèseront les sacrifices. Chaque jour, on nous dit que "chacun est responsable" et que l’on consommerait mal et trop. Si notre responsabilité individuelle est importante au quotidien, on vise ainsi à dédouaner les responsables qui nous dirigent. Et c’est surtout une façon de nous faire payer la crise climatique avec des mesures aussi injustes que l’interdiction de rouler pour les voitures classées crit’Air4, la taxe carbone ou l’augmentation des prix de l’énergie…
Ce qui est en cause, c’est l’organisation capitaliste de l’économie. Toute politique de planification écologique se heurte à la folie de ce système et à la spéculation. On le voit encore aujourd’hui avec la flambée du prix du gaz. Le charbon devient plus compétitif pour produire de l’électricité. Les grandes puissances, qui reprochent à la Chine d’ouvrir de nouvelles centrales à charbon, sont elles-mêmes en train de relancer son exploitation. Cette année, sa part dans la production européenne d’électricité a bondi de 14 % à 19 %.
On ne sauvera pas la planète sans arrêter la course au profit et la concurrence dite libre et non faussée du marché, qui sont en fait source d’anarchie et de gaspillage incroyable. La crise climatique et la nécessité d’y répondre ne peuvent que nous conforter dans la perspective de planifier l’économie à l’échelle planétaire. C’est le seul moyen de satisfaire les besoins présents et futurs de l’humanité.
Je vous invite à lire et signer ICI l’appel initié par la rédaction de Politis, pour traduire une colère qui grandit et refuser de se résigner. L’inaction des dirigeants de la planète est un crime !