2021, l’urgence d’un autre chemin
C’est bien difficile en ce début d’année 2021 d’évoquer des aspects positifs et réconfortants. J’ai l’impression de donner à broyer du noir. L’actualité qui défile d’un sujet à l’autre reste le plus souvent marquée par une série de faits inquiétants.
Je n’en citerai que deux pour ne pas sombrer dans le catastrophisme.
- 5 jeunes militaires français de 21, 23, 24, 28 et 33 ans viennent d’être tués au Mali, portant à 51 soldats français morts au Sahel depuis le début de cette intervention en 2013. Quelle est encore l’utilité de notre présence dans ce pays désormais dirigé par des officiers putschistes ? Notre enjeu au Mali comme ailleurs en Afrique est le maintien et le développement d’un partenariat mutuellement raisonné avec les peuples et les nations qui acceptent la France comme amie. Aucune opération extérieure n'a, à ce jour, permis de supprimer définitivement la menace terroriste d'un territoire, et la vie de nos soldats ne doit pas être sacrifiée pour rien. En ce début d'année, je confirme qu'il est temps que le Parlement puisse débattre du contenu de cette intervention un peu isolée de la France (un mandat de l'ONU impliquant d'autres pays me paraîtrait plus approprié) pour que la représentation nationale puisse en toute connaissance de cause s'exprimer sur le maintien ou le retrait de nos soldats.
- Je suis sidéré devant la calamiteuse invasion du Capitole aux États-Unis par de dangereux fanatiques d’extrême droite. Comment ceux-ci ont-ils pu être à ce point manipulés et mobilisés par les tweets incohérents de celui qui a dirigé la première puissance financière et militaire mondiale pendant 4 ans ?
On nous avait pourtant assuré que la force de ses élucubrations, la puissance de sa démagogie et les distances qu’il prenait avec la raison et l’Etat de droit seraient balisés par les institutions démocratiques des Etats Unis, dont on nous vantait la solidité à toute épreuve. La passation de pouvoir aura bien lieu le 21 janvier, mais le pays est plus fracturé que jamais et le système bien incertain…
Génération COVID
Ici, notre quotidien va rester déterminé plusieurs mois encore par la poursuite de la crise sanitaire. Nous allons donc continuer à vivre au rythme des annonces sur l’évolution de la contamination, le nombre de décès, les mesures sanitaires à prendre, les interdictions de déplacement et maintenant les incertitudes sur la mutation du virus et la poussive campagne de vaccination. Tout ce qui est dit aujourd’hui est interprété et compris de manière souvent différente. Et ce n’est pas forcément ce qui sera effectif demain. Je me garde donc de toute analyse hâtive et de tout à priori, comme hier sur les masques et les tests, et aujourd’hui sur les vaccins. J’écoute mon médecin et je fais ce qui me semble raisonnable pour préserver ma santé et celle des autres. J’essaie également de trier ce qu’il y a de plus sérieux et de plus factuel pour comprendre l’évolution de cette pandémie. Ainsi je vous renvoie à un article publié ce 8 janvier par France Info (lire ICI). La comparaison entre les deux vagues épidémiques que nous avons connues en France permet de noter de grandes différences dans la manière dont le coronavirus s'est propagé depuis l'automne par rapport à son arrivée au printemps dernier.
Pour tous les aspects pratiques, le sur-place et la prudence semble guider la communication chaotique de ce gouvernement, totalement dépasser par ses insuffisances en matière logistique notamment. Comme on s’y perd parfois, voici le lien utile à consulter pour un rappel des dispositions toujours en vigueur à Saint-Michel sur Orge pour les services et équipements municipaux.
Si plus que jamais, il faut donc «garder espoir», selon les mots de Jean Castex, je pense que nous avons tous besoin de davantage de visibilité, de transparence et de cohérence pour pouvoir nous projeter humainement. Une perspective que les décideurs, à tous les niveaux, ne peuvent pas continuer à ignorer, en maintenant les habitants à l’écart. Ce virus détruit, depuis presque un an, tout ce qui constitue notre lien social. Confinements, couvre-feu, télétravail, restaurants fermés, comme les bars, spectacles, cinémas, le sport, les sorties, les rencontres et les embrassades.
Non seulement le virus tue, mais il nous empêche de vivre ensemble. Sans vie associative, culturelle ou sportive, sans échanges de savoirs, sans transparence et sans débats, on nous isole dangereusement. Notre pays plonge de plus en plus dans une dépression sociale et économique et dans une régression liberticide dont nous ne percevons pas encore tous les effets délétères.
La vaccination ne va pas arrêter brutalement la pandémie. La crise sanitaire aggrave la situation d’un capitalisme qui creuse les inégalités sociales, détruit les services publics et qui a engagé l’humanité dans une relation de plus en plus prédatrice avec la nature. Pour 2021, il me reste que l’optimisme de la volonté. Il va donc falloir encore mener des luttes pour résister, mais aussi poser sérieusement les jalons d’une indispensable transformation sociale, écologique et démocratique pour un monde meilleur, juste et apaisé.
Prenez soin de vous et des autres.