Notre maison brule ! RAPPEL

Le rapport d'évaluation du GIEC (groupe intergouvernemental d'experts sur le climat), qui vient d'être publié, a déclenché, comme d'habitude, un peu d'émotion. Pourtant il mériterait vraiment qu'on s'y attache bien davantage.

En effet, non seulement il fait le point sur le changement climatique (c’est la 6ème fois depuis 1990), mais il annonce des catastrophes aux conséquences irréversibles pour l’humanité si les mesures appropriées ne sont pas prises. Voir ICI les 5 points clés du rapport détaillé par Greenpeace.

Le principal problème est que les déclarations ne sont pas nécessairement suivies d’actes conséquents de la part des décideurs. Souvenons-nous par exemple de la phrase forte de Jacques Chirac, alors Président de la République, en ouverture de son discours devant l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs".

Et, plus loin, il ajoutait : " La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l'admettre. L'humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l'humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables. (…) Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas pour les générations futures celui d'un crime de l'humanité contre la vie."

Aujourd’hui, malgré le travail exceptionnel du GIEC et l’apparente prise de conscience par les Etats de la gravité de la situation, on peut craindre pour l’humanité qu’un pareil scénario se reproduise dans quelques années.

Déjà condamné en juin 2021 par la Conseil d’Etat à mettre en place "toutes mesures utiles pour le climat, sous 9 mois", le gouvernement français ne prend toujours pas la mesure des enjeux. Il n’a toujours pas révisé son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (-40 % d’ici à 2030), alors que l’Union européenne s’est fixé l’objectif de -55 % (qui demeure somme toute insuffisant). Il a fait adopter en plein mois de juillet une loi "climat" dépourvue d’ambition, sans mesure structurante et très insuffisante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à des niveaux satisfaisants. Et le gouvernement continue de soutenir, avec des fonds publics, les secteurs les plus polluants. Affligeant !