Conseils de quartier : DISPARUS ?

Il y a un an, le maire mettait en avant la démocratie participative. Main sur le cœur, elle annonçait "le renouvellement des Conseils de quartier". Après leur quasi disparition durant le premier mandat de la droite entre 2008 et 2014, ceux-ci avaient été réduit de 7 à 3, fin 2014.

Comment être dans la proximité de quartier avec les habitants lorsque la ville est divisée en trois immenses secteurs d’environ 6 000, 8 500 et 6 500 habitants chacun (voir la carte en illustration) avec des configurations d’habitat, d’équipements, de commerces, de circulation, d’espaces publics et de transports qui n’ont bien souvent que peu de points communs. Par ailleurs, le nouveau fonctionnement imposé sans la moindre concertation limitait fortement l’expression et la participation des citoyens. Bilan : deux réunions confidentielles en 2015, une en 2016, une fois en 2017, puis plus rien en 2018 !

Pourtant on pouvait même lire dans "Saint-Michel-ma-ville" de novembre 2018 que ces instances étaient des lieux "de convivialité et d'animation de la vie locale permettant à tous de se rencontrer" et aussi "d'écoute, d'information, de consultation et de proposition sur les projets et les décisions de la municipalité ayant une incidence sur le devenir du quartier".

En guise de renouvellement, nous avons d'abord assisté en décembre 2018 à un gros tripatouillage pour imposer certains habitants, bien en cour auprès du maire, mais qui n'avaient pas été tirés au sort pour constituer les trois collèges censés animer ces instances sous la présidence d'un adjoint au maire. Puis après de nombreuses palabres, il a fallu attendre le mois de mars 2019 pour participer à la seule et unique réunion publique des trois Conseils de quartier. Les comptes-rendus (assez superficiels) ont été mis en ligne sur le site internet de la ville en septembre dernier. C’est ICI. Pour une analyse plus rigoureuse, je vous renvoie cependant à l’article que j’avais publié sur ce blog le 17 mars dernier. C’est LA.

Depuis plus rien, mis à part l’opération de communication autour des budgets « participatifs » dont les modalités sont toujours détaillées sur le site de la ville (c’est ICI). Par contre les décisions qui ont été prises par le maire et annoncées oralement et rapidement lors du Conseil municipal du 27 juin 2019 n’apparaissent toujours pas sur le site de la ville. Comme aucune précision n’a été donnée aux élus depuis, on peut avoir quelques doutes sur la réalisation effective. Le maire sous couvert d’une commission, dont la composition est restée secrète, avait retenu quatre projets, sur un budget limité à 30 000 €.

- l’installation de "toutounettes",

- un concours d'illumination de Noël,

- la sécurisation piétonne des tunnels sous la voie ferrée par la pose expérimentale de miroirs réfléchissants,

- et la mise en place de composteurs collectifs à côtés des immeubles.

La charte des Conseils de quartier précise que ceux-ci doivent se réunir publiquement "au minimum deux fois par an". Pour 2019, ce fut donc une seule petite fois, avec un minimum de publicité. Depuis plus de 6 mois, les membres tirés au sort n'ont jamais été sollicités et ceux qui ont voulu poser quelques questions attendent toujours les réponses. Décidemment, dans ce domaine, comme dans d'autres, il y a un très grand décalage entre les discours du maire et la réalité. Ceci est d’autant plus dommageable qu’aucune contrainte extérieure ou financière pèse sur la municipalité en matière de démocratie locale. Les Conseils de quartier, selon la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, sont certes facultatifs dans les communes de 20 à 80 000 habitants. Mais à partir du moment où il est décidé de les mettre en place, la moindre des choses est de les réunir. Les Conseils de quartier, comme toutes les instances consultatives, ne sont pas décisionnaires et ne peuvent pas tout régler. Mais je reste persuadé qu’ils peuvent contribuer à travers l’expression des besoins des habitants au règlement de nombreux problèmes et jouer un rôle essentiel pour conforter les liens sociaux et concourir aussi au recul des incivilités qui empoisonnent bien souvent notre vie quotidienne.

Facebook